Brunissende Lamarzelle.
Le Plateau Rocheux de Dolm,
Fief de la Maison Lamarzelle.
Maison-mère de la Banque de Platine,
Elwynn.

Ma Dame,

Je ne sais trop comment commencer cette lettre, je n'ose dire que je profite d'un rare instant disponible pour vous écrire, ce serait vous insulter, moi qui ai eu l'audace de vous faire faux bond hier, alors que je m'étais engagé à me rendre à la Banque de Platine vous présenter quelques objets de ma collection.

Il est impardonnable de faire ne serait ce qu'attendre une Dame, mais alors avoir l'incorrection de ne pas se présenter à un rendez-vous si gracieusement accordé...je suis un misérable criminel, qui n'ose venir implorer votre pardon.

Je me permet, néanmoins, poursuivant mon infamie, vous donner la cause de mon absence, à savoir une reconnaissance de mes droits par mon frère bien - aimé, Lord Bruce Whitestag.

Je resterais, si vous me refusez votre pardon, marqué à vie du sceau de l'impolitesse, et vivrait avec le poids de ma culpabilité, jusqu'à ce que la Lumière décide de me rappeler, un jour, les armes à la main, traquant une bête sauvage à la riche fourrure, ou m'attaquant aux ennemis de ma famille ou de mon Roi, en tâchant de déplacer dans un recoin sombre de ma mémoire ce jour maudit ou j'ai eu le malheur de ne pas tenir ma parole.

Si toutefois, dans un élan de mansuétude qui ne ferait que prouver au monde que la grâce qui habite vos mouvements et la beauté dont vous irradiez cachent un coeur plein de miséricorde, vous décidez de me pardonnez, je serais heureux de solliciter humblement un nouveau rendez-vous, quand il vous plaira.

Lord Guenfeld Whitestag.

Lord Guenfeld Whitestag
3, Bretelle de Brikabrok,
Quartier des Nains, Hurlevent.

Brunissende Lamarzelle.
Le Plateau Rocheux de Dolm,
Fief de la Maison Lamarzelle.
Maison-mère de la Banque de Platine,
Elwynn.

Ma Dame,

Ne voyez nulle traîtrise ou mensonge dans la confusion qui entoure désormais nos échanges, laissez moi vous compter une courte histoire, qui semble tout droit issue d'un roman pour les lus jeunes d'entre nous, ceux qui ont besoin d'entendre, avant de s'endormir et pour rêver, une belle histoire lue par la voix douce et aimante d'un parent.

Cette histoire commence il y a un long moment, précisément il y a 42 ans. Un homme, mon père, eu une aventure avec une servante d'auberge. De cette aventure naquit un enfant, moi même. Ce grand homme qui fut mon père, bien qu'il soit originaire de la ville de Gilnéas, décida de ne pas abandonner cette famille en devenir, encourageant son mariage, bien qu'elle ait déjà un enfant, et lui permettant d'acheter une auberge. La vie suivit son cours, nul n'ignorait la vérité, pourtant ce gamin vers qui je porte le regard ému de celui qui pense à son passé, eut une enfance heureuse et agréable, auprès de ses deux parents tenanciers d'auberge, pour qui il chassait le gibier. Mon père eut quand à lui un héritier légitime, un an plus tard, un certain Bruce, qui est aujourd'hui le chef de la Maison Whitestag.

Les années passèrent, le mur qui entourait nos coeurs et bridait nos pensées tenait bon, jusqu'au redoutable cataclysme qui nous expulsa de nos foyers. C'est ainsi que nous nous sommes rapprochés, des années plus tard, en Hurlevent, mon frère et moi. Il m'engagea, me testa, et finit par me reconnaitre des droits, dans son infinie bonté. Nulle confusion de votre part donc, douce et grande Dame, le tort est mien de ne pas avoir exposé la vérité dès le commencement.

Je ne saurais ajouter à mon infamie en refusant l'un de vos désirs. Je serais naturellement très heureux de vous revoir, de la manière dont vous le suggérez.

Avec l'assurance de mon respect, mon admiration et ma gratitude,

Lord Guenfeld Whitestag

Brunissende Lamarzelle.
Le Plateau Rocheux de Dolm,
Fief de la Maison Lamarzelle.
Maison-mère de la Banque de Platine,
Elwynn.

Dame,

A l'heure ou de fols rayons d'or, issus de ce magnifique astre stellaire, illuminent mon bureau pour marquer le début d'une nouvelle journée, je prend ma plume, Dame, pour vous écrire une lettre, que vous lirez peut - être, si vous en avez le temps...

Vous rencontrer est toujours une surprise rare, et je pense pouvoir parler au nom de mon frère, ainsi que du mien, pour vous remercier de cette douce soirée, bien que courte, et bien que perturbée par des affaires d'or et d'argent, ces éternelles petites pièces qui rythment la vie des hommes et font de la chance, du talent, et des savoirs des richesses, pour peu que l'on sache les exploiter.

Vous avoir à nos côtés, même pour parler finances, a dû rendre jalouses les astres nocturnes, car nous n'avions plus besoin d'eux, auprès de votre chaleureuse lumière. Il est regrettable que cette soirée n'ait pu commencer plus tôt et se terminer plus tard, et que nous n'ayons pu échanger sur des
sujets moins prosaïques, sans échanges d'amabilités avec un seigneur suffisant et terni par ses propres désirs de gloire, de puissance et d'influence...
Les appétits et l'avidité des hommes ont pris le pas sur la douce et agréable soirée que j'aurais aimé partager avec vous, Dame, aussi je souhaiterais vous inviter, à l'heure et en le lieu qu'il vous plaira, pour une rencontre ou je vous propose d'oublier que nos vies sont rythmées
par la présence ou l'absence d'or et d'argent, par les appétits des petits qui croient gouverner les puissants, et par les désirs peu vertueux de certains hommes.

Si d'aventure, dans votre infinie bonté, vous souhaitiez répondre favorablement à ma requête, je serais heureux de prendre auprès de vous, en retour de ce courrier, quelques dates qui vous semblent appropriées.

Avec l'assurance de mon respect et de mon admiration,

Lord Guenfeld Whitestag.