Doriand était de retour à Dolm, il regardait Eudoxie faire des allés et venus entre la cuisine et le salon, étant sur les nerfs ces derniers temps... Ils avaient appris tous les deux que le dénommé Durang allait se faire pendre.
Doriand ne savait plus quoi faire pour calmer sa fille bien qu'il vit sur son bureau une certaine lettre d'une certaine "Claire Desroches".

Doriand-Qui est cette Claire Desroches Eudoxie ? Ne me dit pas que tu parles encore à quelqu'un de cette affaire ?

Doriand regardait Flore et Adalinde de l'autre côté de la pièce sur le balcon donnant dans les jardins. Il était là face à Eudoxie les yeux dans les yeux en attendant une réponse de sa part... Flore et Adalinde restaient en retrait sur le balcon quand elles entendirent la voix de leur père retentir dans la pièce...

Eudoxie se tenait face à son père, elle était désormais comme coincé obligé de lui avoué qu'elle parlait encore et encore de cette affaire, elle avait du mal à en parler à ses soeurs, Adalinde était distante, et avait bien changé depuis son retour d'expédition, Flore était comme ailleurs, Clervie était absente à Dolm, parti étudié à Hurlevent... Son père aimant tant ses filles, mais il ne pouvait pas comprendre ce qu'elle a subi, difficile de parler d'attouchement à son père, bien que même ce dernier était bien informé, ce qui lui donnait la possibilité d'envoyer un agent finir le travail à l'encontre de ce Durang.

Eudoxie portait encore jusqu'à maintenant la bague de fiançailles de Durang au doit, elle ne pouvait penser à lui lors de leur première rencontre.

Eudoxie- Qu'ai-je été bête se croise à toutes ses promesses... se dit-elle-en marmonnant. La voix de son père retenti dans la pièce, il ne souhaitait qu'elle en parle à une personne, car évidemment Eudoxie avait dû participer aux châtiments corporels que lui infligeait Durang, et qu'il lui ordonnait de faire aussi, il tenait tant à ce que sa fille chérie ne parle pas, et qu'elle reste à l'écart de cette affaire.

Eudoxie- C'est...une amie père...juste une amie...je l'ai vu qu'une seule fois, elle m'aide à me sentir mieux... je lui parle juste comme ça...

Père n'était pas dupe, les propos utilisés dans la lettre font bien office d'une personne madaté par l'église pour la faire parler plus qu'une amie... Eudoxie regardait ses deux autres soeurs en les cherchant du regard comme voulant disparaitre dans les jardins à ce moment.

Adalinde accordait une importance toute particulière aux affaires concernant ses sœurs. Bien qu'elle ne le montrait pas de façon très conventionnelle. Comme à son habitude lors de ses haltes à Dolm, la jeune femme avait révoqué son marteau. Il serait discourtois de paraître avec dans sa propre demeure. Toujours alerte, elle remarqua sans difficulté l'étendue de l'épreuve qu'Eudoxie allait traverser face à leur père. Après un moment en retrait elle décida de paraître dans la pièce.
Sa tenue de cuir trahissait sa partie de chasse du jour dans le domaine familial. De sa voix caractéristique, elle entra dans la joute :

Adalinde - Père. Je pense qu'Eudoxie n'a pas conscience de l'ampleur des répercutions de cette affaire. Ce qui est on ne peut plus normal considérant le rôle qu'elle a tenu. Vous avez reçu une éducation religieuse, tout comme moi, monsieur mon père. La troisième vertu de notre Eglise nous enseigne la compassion. Nous ne pouvons que nous réjouir qu'Eudoxie soit entre de si bonnes mains. En revanche ... *Adalinde se tourne à présent vers sa soeur* il est impensable que tu en parles à d'autre que la Sainte Eglise et ta famille. *elle fixe Eudoxie de son oeil unique dans une atmosphère glaciale* Tu vis encore dans le passé, ma sœur. Tu y cherches du secours, du réconfort. Les moments heureux. *balaye la chose d'un revers de la main* Fadaises. Mensonges. Trahison. Ton avenir est devant toi à présent. Tu ne dois pas cesser de te battre pour évoluer et vaincre tes détracteurs. Même si cela t’amène à te combattre "toi même". Quand tu cesseras de porter le fardeau de ton passé, tu vivras de nouveau. *jette un regard fugace à la bague de fiançailles d'Eudoxie, serrant la mâchoire*

Doriand eut un léger sourire à la compassion d'Adalinde envers sa soeur et cela malgré son retour d'expédition, elle n'était plus vraiment la même, et ça Doriand l'avait bien compris, elle était devenu la plus dur et la plus tenace de ses 3 autres soeurs. Cependant une chose n'avait pas changé malgré elle, bien qu'elle le montrait peu, c'était bien l'importance que représentent ses trois soeurs à ses yeux. Il ne put qu'approuver ses sages paroles envers Eudoxie et entendre raison d'elle.

Doriand - Ta soeur à raison Eudoxie, bien que je reste réticent à l'idée que tu en parle à l'Église, je veux que tu passes le capte et ainsi que tu tourne la page, il est temps. Loïc n'est plus de ce monde et relater les faits n'est pas bon pour toi, et comme le dit ta soeur, seul nous et quelques personne de confiance envers l'église doivent le savoir malgré les journaux en ville, ne parle pas à n'importe qui de cette affaire et garde la tête haute...

Doriand prit Eudoxie dans ses bras chose qu'elle n'avait clairement pas l'habitude, bien que Doriand fût un père aimant, il ne l'avait encore serré dans ses bras depuis qu'elle fut souillée par Durang. Il regarda ainsi Adalinde sa tête calé sur l'épaule droite d'Eudoxie les bras autour d'elle.

Doriand - Adalinde, tu devrais l'emmener avec toi un jour, loin de Hurlevent, qu'elle oublie et voit ce qui se passe ailleurs, la vie continue mes filles et vous n'avez que 25 printemps. Tu sais que je place entièrement ma confiance en toi. La famille est ce que nous avons de plus sacré.

Doriand fini par se retirer des bras d'Eudoxie, sa main droite droite caressa son visage, lui faisant ainsi comprendre qu'il partageait tout à fait ses inquiétudes et qu'il s'en voulait tant de ce qu'il lui était arrivé.
Doriand s'adossa à une chaise en se servant une coupe de vin, la table était finalement dressée attendant ainsi la famille autour d'un fabuleux soupé. Les filles étaient ainsi toutes réunies au bonheur de leur père, la leur des bougies se reflétait sur leurs visages dans une ambiance tamisée.


Doriand prit les devants en les invitants à s'asseoir....

Eudoxie pris en considération les remarques de sa soeur, les jours passes, les semaines, les mois, il était temps d'en finir avec cette histoire, elle se dit que partir avec sa soeur Adalinde était au final une bonne idée, elle pourrait ainsi se rapprocher toutes les deux faisant impasse de ce qui se passe à Hurlevent et à Dolm.

Au regard d'Adalinde, Eudoxie enleva sa bague de fiançailles de ses doits, pour la lui remettre;

Eudoxie - Promet moi, Adalinde, que plus jamais je ne tomberai dessus pas hasard. À ses mots, sa main effectue un mouvement de bascule, son anneau de fiançailles glisse et tombe dans la paume d'Adalinde. Tu as raison ma soeur, le changement est maintenant. Père na pas tort mène-moi là où tu le souhaites parmi tes nombreuses expéditions et terrain de chasse.

Eudoxie suivit ainsi son père à la lueur des bougies afin de prendre place autour du fameux repas familial.

Eudoxie - Et toi Flore ? tu es bien silencieuse ce soir...Prend garde aux hommes ma soeur.
Reprit-elle en s'assoyant à coté de père.

Le repas se passa dans une ambiance chaleureuse et soudée malgré les histoires de chacune, elles étaient toutes là aussi étranges que cela puisse paraître, chacune avait un petit sourire fin qui se dessinait sur leurs visages, peut-être le fait de se voir tous les cinq ensemble, cela fait bien longtemps en effet depuis la mort de leur mère. Doriand se rappelait les bons moments passés avec ses quatre filles, quand leurs pieds ne touchaient pas le sol lorsqu' elle mangeait à table, quand leurs habits étaient maculés de "médaille" en fin de repas, les filles pouvaient ainsi voir ce soir, leur père sourire à son tour car il savait que c'était des moments privilégiés surtout avec les années qui viennent, et les fréquentations des filles, Dolm pourraient bien un jour se retrouver vidé de leur présence de leur chant de leur pas qui résonne dans les couloirs du château.

Adalinde elle qui était à l'époque si douce envers ses soeurs, la joie était fréquente sur son visage, elle aimait parcourir avec Flore les bois de Dolm, à cheval déjà elle était toutes les deux biens meilleure cavalière qu'Eudoxie et Clervie qui préférait quant à elle rester à jouer dans le village en contrebas du plateau rocheux avec les garçons du palefrenier..

Doriand- Te sent pas obligé de répondre à ta soeur Flore. Dit-il en souriant à sa fille. Ce soir est un soir de partage, comme à l'époque où vous n'étiez que des petites, je tiens à dédier ce repas à vous mes filles, mon plus beau cadeau que la vie m'est faite.

La table était recouverte de nappes blanches. Les couverts y étaient posés, ainsi que les assiettes couleur argent. Trois grandes tables avaient été mises bout à bout, elles étaient recouvertes par une unique nappe blanche qui débordait afin d'entreposer les plats. Pour le repas, Gislaine apporta un plateau de pommes de terre et de côtes de boeuf. La voracité de Clervie fit rage. Pour ce début de repas, il eut aussi un tonneau de vin apporté, un cochon de lait, et deux perdrix. Les papilles des soeurs Lamisber entraient en " ébullition ", tout au long de ce gigantesque festin. Doriand ne fut pas étonnés en constatant la gloutonnerie de ses filles, les pâtisseries et autres bonbons, ainsi que des sucreries pour le goûter depuis leur tendre enfance.

Enfin, vint le dessert, le moment préféré de Clervie dans les repas. À elle tout seul, elle mangea presque la moitié de la pièce montée, sous le regard indéfectible de ses soeurs. L'enchaînement de toutes les pâtisseries, choux à la crème, pains d'épices, riz au lait et d'autres encore fut gargantuesque. Doriand aimait ainsi faire plaisir à ses filles, les restes feront ainsi le bonheur des serviteurs de "Dolm".