Nedraël, Agent de la Banque de Platine sous le pseudonyme "A" se baladait alors sur la place marchande, plus communément appelé ici "la place de la rédemption". Un nom des plus sinistre qui ferrait froid dans le dos à la plupart des aventuriers, mais pas à notre agent elfe. Elle était une habituée de cette ville, opérant souvent le soir. Les escortes, les renseignements, missions d'espionnage, était devenus sa trinité.Quoi qu'il en soit elle faisait des allez et retour entre les stands sur lesquels se trouvaient divers objets aux prix raisonnable, avec la qualité associée ou d'autres aux prix bien plus exorbitant ayant l'air déjà bien plus efficace. Certains semblait toutefois semé le doute auprès de l'Agent, que ce soir une épée sois-disant "incassable" ou une hache capable de couper un poil de cul dans le sens de la longueur, elle ne portait aucune réelle attention à ses articles. Elle préférait s'orienter vers les nouveaux produits et les achats les plus prisés.

La plupart du temps, du matériel nain, selon le vendeur elle seraient également utilisées dans les arènes lors des combats d'esclaves afin de rendre les gladiateurs plus sanglant. Rien de mieux pour un gladiateur qu'un bon tranchant. Les armes semblaient être recouvertes d'une fine couche de poudre doré leur donnant cet aspect lumineux. Nedraël ne pensait pas que ce soit de l'or, peut-être un autre métal utilisé par les nains dans leurs forges afin de rendre leurs armes plus esthétique, c'était déjà bien plus probable. Mais cela aussi n'intéressait pas l'agent, elle se voyait mal se battre avec autre-chose que sa fameuse claymore couverte de runes. Qui plus est, manier une arme symbole des massacres d'esclaves très peu pour elle. Elle alla donc chercher un autre endroit où trouver de quoi contenter sa bourse bien remplie, pourquoi pas une nouvelle arme? Elle se voyait mal avec une hache ou un marteau de guerre, l'idée de manier une hallebarde ou une lance lui faisait envie mais elles seraient bien trop encombrantes lors de ses enquêtes. Elle se rabattis alors sur un marchand qui proposer de très belles lames en argent, quoi de mieux pour escorter et maintenir la sécurité des clients en étant discret. Elle avait bien un peu de limaille pour ce genre de situation mais une arme contenant de ce métal dans son alliage pouvait lui être utile. Elle acheta donc un poignard avec son étui qu'elle rangea sur sa cuisse ainsi qu'une chaîne qu'elle enroula autour de son bras.

Elle s'était déjà bien fait plaisir, mais elle lui restait un peu de surplus et rien ne l'empêchait de venir "juste pour le plaisir des yeux" afin de faire des économies.

L'Agent "A" alias Nedraël, était submergé par la foule, beaucoup de monde sur cette place dont pour la plupart des combatants. Mercenaire, garde ou même chasseur de trésor, tout le monde voulait de quoi entrer dans le monde du corps à corps. Nedraël s'avança alors vers un stand où l'on vendait de très belle arme à prix cher, couvertes de dorures et de "pierres précieuses" elles faisait briller les yeux des jeunes aventurier. En voulant mieux voir ses dernières, l'Agent de la Banque de Platine bouscula sans le faire exprès un Draenei des plus singulier. On aurait dit qu'il était tout droit sortis d'un autre monde, bien plus massif, il arborait une armure couleur ébène sur laquelle se trouvait une pierre au niveau de son plastron. Peut-être était-il intéressé par la décoration? Le guerrier n'y fit pas plus attention, quelque jeune maigrichon s'écartant de peur face à l'audace de Nedraël qui déclara à voix haute:

Nedraël-Mh... Décidément, les gens sont de plus en plus coquet avec leurs équipement tape à l’œil, je ne comprendrais jamais...

Une remarque parvint à mes oreilles. En regardant un peu plus bas, je m’apercevais qu’une Elfe étrangement vêtu de noir regardait également le stand devant lequel je me trouvais. Elle avait dû penser à voix haute, mais au moins elle était du même avis que moi, aucun doute là-dessus. Elle devait certainement s’y connaître en arme et en équipement. Heureusement que le monde n’est pas rempli que de jeune aventurier préférant les armes qui devraient avoir leur place dans un cadre que les armes de qualité. J’y mets un point d’honneur d’ailleurs ! La qualité prévaut sur l’esthétique et cela devrait l’être pour tous et tout le temps, mais il s’avère que certain marchand préfère escroquer de jeune débutant en dévoilant leurs petits bijoux qui, comme l’a dit cette Elfe, fait vraiment tape à l’œil. Elle m’intrigue. Ce n’est pas une simple amatrice, elle ne s’arrête pas à l’aspect, mais plus intriguant encore, la longue épée qu’elle porte sur elle. Une claymore fine et sans doute légère vu comment elle se déplace. Une tunique noir, je n'arrive pas à dévisager son visage voyant juste ses oreilles pointu. Un simple guerrier ce serait certainement arrêté à cela, mais si l’on regarde bien, Sa tunique comporte également des renforcements sur les épaules. Elle n’ait pas équipé comme une guerrière d’armée ou de guilde. Je dirais plus une sorte de chasseur de prime ou de rôdeur… je ne sais pas trop.

Paul – Ne vous fiez pas aux apparences embellissantes de ses armes plus que factice. Elles ne sont là que pour faire joli. Au moindre choque, elle se brisera en mille morceaux. Je me tournais vers l'étrange elfe remarquant quelques uns de ses tatouages aux poignets . Mais vous vous y connaissez déjà n’est-ce pas ?

Nedraël observait avec attention les quelques lames aux ornements fantaisistes, couvertes de pierres brillantes qu'on aurait plutôt tendance à voir sur la bague d'une mariée ou tout autre bijou que sur le pommeau d'une dague. Des décorations inutiles aux yeux de l'Agent elfe, qui restait tout de même curieux de l'efficacité de ses choses ou de l’authenticité de ses pierres. L'oeil experte de l'Agent reconnu vite qu'il devait surement s'agir de fausses, du toc! Et oui! Rien n'était vrai, le tranchant, les pierres, la solidité. Que du factice, des très belles reproductions malgré tout, mais qui ne vaudraient pas un clou sur un chant de bataille, voir pour couper de la viande. Ce marchand était vraiment un arnaqueur, un vrai escroc. C'est à ce moment là qu'elle entendit une voix dans son dos. Un jeune humain, blond aux cheveux long,  il semblait porter une tunique en cuir, avec un col haut un soldat en permission du coup?

Nedraël - Il est vrai que j'ai une certaine connaissance des armes, il est vrai. Sinon je ne serais pas mercenaire à mon compte. Préférant mentir et ainsi ne pas dévoiler mon travail au sein de la Banque de Platine. J'étais juste venu voir si les pierres précieuses étaient des vrais, mais on dirait pas. Et vous? Que faîtes-vous ici?

Nedraël détaillait alors du mieux qu'elle pouvait son interlocuteur, afin d'avoir plus d'informations sur lui. Que ce soit la taille de ses pieds pour le pister, la manière dont il se déplace pour avoir une idée de qui il pouvait être ou encore l'odeur qu'il dégageait de manière à pouvoir le suivre même dans le noir. Les réflexes d'Agent de la Banque revenait aux galops même sur ces journées libre....

Je n'étais pas très loin. Il s'agissait surement d'un mercenaire, certainement venu faire affaire dans les parages. L’Elfe s’était retourné pour m’analyser de la tête aux pieds, comme s’il faisait une fiche exhaustive. Ce n’était pas un simple mercenaire amateur qui prend les choses à la légère. Non, du tout. Il prenait mille précautions, essayant de lister chaque détail, chaque trait, chaque information qui lui serait utile s’il souhaitait me retrouver. Un très bon mercenaire. Le mercenariat, c’est bon un temps, mais il n’y a pas beaucoup de clients, je dirai plutôt qu’il y en a de moins en moins. Depuis que les guildes Guerrières ont été fondées et ont prouvé qu’elles étaient dignes de confiance, les mercenaires ont eu de moins en moins de boulot. Pour compenser ce manque d’intérêt, les tarifs devenaient exorbitants si bien que les seuls mercenaires à travailler de nos jours sont des experts en la matière. Payé presque aussi chère qu’un assassin , peut être que après tout j'avais en face de moi un assassin ? une experte de la traque.

Paul – Je me promène au milieu des marchands d’armes et d’armure par pur plaisirs. Il faut bien s’occuper durant la journée.

Habillé comme je l’étais, il devait certainement penser que j’étais une recrue. Bien que je ne le sois plus. Je passais donc inaperçu dans l’enceinte du royaume, ou du moins, je ne serais embêté par personne. Il me paraissait fort sympathique, mais je devais le laisser. Je souhaitais passer à la caserne avant le début de soiré avant de me trouver un logement tranquille dans les bas quartiers.En attendant, je tournais vers l’humain et inclinait légèrement la tête par politesse comme quoi j’allais m’éclipser.

Paul – Je ne faisais que passer. Je vous souhaite une bonne journée et peut-être que nos chemins se recroiseront à nouveau. Je lui souriais le plus gracieusement possible, même si le résultat devait être affligeant à voir sur ma tête . Au revoir.

Je m’esquivais de la petite foule d’aventurier débutant qui trônait devant le marchand escroc, laissant l’elfe mercenaire parmi eux. Je prenais la direction de la caserne, un peu plus au Nord de la place. Cela me faisait plaisir rien que de penser que j’allais revoir la caserne et mes compagnons d’arme, même si cela ne fait que quelques semaines que je suis parti...